Un salarié demande la résiliation judiciaire de son contrat de travail pour non-paiement des heures supplémentaires pendant quatre ans. Six mois plus tard, son employeur le licencie pour faute grave. Postérieurement au prononcé du licenciement, l’employeur a régularisé le paiement des heures supplémentaires dues. Pour débouter le salarié de sa demande de résiliation judiciaire, la cour d’appel retient que le manquement tenant au défaut de paiement des heures supplémentaires doit être écarté, compte tenu notamment de la démarche de régularisation effectuée par l’employeur avant que le conseil ne statue.
L’arrêt d’appel est cassé : il résulte des articles L. 1221-1 du code du travail, et 1184 du code civil, ce dernier dans sa rédaction antérieure à celle issue de l’ordonnance n° 2016-131 du 10 février 2016, que lorsqu’un salarié demande la résiliation de son contrat de travail en raison de faits qu’il reproche à son employeur, et qu’il est licencié ultérieurement, le juge doit d’abord rechercher si la demande de résiliation judiciaire était justifiée. Pour apprécier si les manquements de l’employeur sont de nature à empêcher la poursuite du contrat de travail, il peut tenir compte de la régularisation survenue jusqu’à la date du licenciement (Cass. soc., 2 mars 2022 n°20-14.099).
12/03/2022
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